[1.56g]
DE LA VILLE DE PARIS,
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CLXXIX. — [Les srs Prevost et
19 avril 1569.
Extraict des Registres de Parlement.
n Veu par la Court les interrogatoires et responces faictes, pardevant l'un des Conseillers d'icelle, par Noel Bastier, marchant de Lyon, prisonnier ès prisons de la Consiergerie du Palais àParis pour la nouvelle pretendue religion, attestation du septiesme de ce mois signée : Prevost, Lange, Brumen, Pinetz, Pierre et Girard, et iceulx oïz etpareilleinent ledict prisonnier, pour ce mandez en lad. Court, en la presence du Procureur General du Roy; conclusions dudict Pro­cureur General, et tout consideré;
"Lad. Court, après que de rechef lesd. Prevost, Lange, Brumen, Pinetz, Pierre et Girard ont esle mandez et blasmez, pour aucunes causes et conside-
LaNGE PRIVÉS DE LEURS OFFICES.] (Fol. 156 v°.)
rations à ce la mouvans, a ordonné et ordonne que lesd. Prevost et Lange seront deschargez de leurs-dictes charges, et en leur lieu commis autres par les Prevost et Eschevins de ceste ville de Paris. Et à ceste fin led. arrest sera envoyé en l'Hostel de lad. Ville.
"Et faict lad. Court deffence ausd. Prevost et Lange de plus sc immiscer et entremectre en telles charges, sans encourir toutesfois par lesd. Prevost et Lange aucune notte d'infamye'1'.
n Faict en Parlement, le dix neufiesmejour d'Apvril l'an mil v° soixante neuf'2'.-
Ainsi signé : "Malons; et au costé : "Collation est faicte n.
CLXXX. — Certificat de vie du resignant, avant que d'admettre les resignations
DES OFFICES DE LA VlLLE. 20 avril 156g. (Fol. 155 r°.)
Du x.ve jour d'Apvril bi. vclxix<3'.
Arresté au Bureau de la Ville.
"Sur ce que le Procureur du Roy et de lad. Ville a remonstré que plusieurs abbuz pourroient survenir aux resignations que font les officiers de la Ville, desquelles l'on pourroit presenter et admeclre des procurations après leur mort, s'il n'y estoit par nous pourveu; aussy qu'il s'est trouvé par les roolles de Jehan de Labruyere, espicier de la Ville(4), que des torches aux armoiries de lad. Ville ont esté fournies aux obseques de quelques officiers d'icelle, combien
que ilz ne soient deceddez en possession de leurs charges et offices, ains que leurs resignations estoient ja advisées, requerant très expresses inhibitions et deffences estre faictes audict de Labruyere de n'en fournir cy après pour telz effectz, par protestation que lesdictes marchandises tourneront en pure perte aud. espicier, et qu'il en empeschera pour le Roy et ladicte Ville le payement des acquietz. qui luy en seront passez cy après pour tel effect.
"A ceste cause, nous ordonnons que doresnavant aucunes resignations des offices de lad. Ville ne seront
-1' On retrouve sur le registre criminel du Parlement cet arrêt assez peu explicite, à la date du 19 avril. {Archive/ nat., X2' 187.) Il est difficile de voir exactement de quelle affaire il était question. Les s" Prévost et Lange sont déclarés privés de leurs ofûces, et l'exécution de l'arrêt est commise aux Prévôt des Marchands et Echevins; mais on ne dit même pas de quels offices il s'agit. En co qui concerne Prévost, on verra, par un mandement du 11 mai suivant, qu'il était lieutenant du capitaine Carrel. Le nom de Brumen ne nous est pas inconnu non plus; il était aussi capitaine ou lieutenant de la Ville. Ces noms vraisemblablement sont ceux des officiers qui avaient constitué prisonnier Noël Bastier, suspect d'hérésie ou de rébellion, et ils avaient signé une fausse attestation. Un autre marchand de Lyon, Claude Terrât, avait déjà, au commencement de février, été arreté par les capitaines de la Ville, et conduit dans les prisons de la Conciergerie avec un jeune licencié ès lois, fréquentant le barreau depuis deux ans, nommé Pierre Berthier. L'affaire n'était sans doute pas très grave, car il fut remis en liberté par arrêt du 9 février 1569, mais à la condition de quitter Paris dans les trois jours etde retourner dans son pays. (Minutes, X2" 55, à la date.)
('2' Cet arrêt a été transcrit sur le Registre de la Ville entre deux actes, l'un du 6, l'autre du 11 mai; comme il ne porte pas de date d'enregistrement, lious l'avons classé au 19 avril, jour où il fut prononcé.
'-' Nous avons replacé cet arrêté à sa date, bien que sur le Registre il se trouve intercalé entre le 2 et le 6 mai.
'-> La liasse des Acquits du domaine de la Ville pour les années 156g et 1570 renferme une grande quantité de mémoires de fournitures livrées par ce personnage pour les étrennes, cadeaux aux ofiieiers de la Ville et à divers personnages, banquets ot autres cérémonies. Il s'y intitule ordinairement Jean de Labruyère, marchand et bourgeois de Paris, apothicaire et épicier de la Ville. (Archives nat-, II 2060'). On ne saurait dire s'il doit étre identifié avec Jean de Labruyère, qualifié ci-dessus de Commissaire des salpêtres et garde de l'artillerie (n" CLIV et CLIX'). Voir encore ci-dessous, au i4 juin i56g, n° CCIII.
i3.